Une immense machine sécuritaire 

De la Tchéka   au NKVD en passant par l'OGPU , le GUGB ,le NKGB ou le MGB, la Sécurité de l' Etat soviétique de 1917 à 1953  a connu de multiples réorganisations tantôt pour répondre aux menaces internes ou externes, tantôt pour  tenir compte des rapports de forces politiques au sein du PCUS, souvent au gré des orientations et des missions imposées par Staline à sa police politique.

Le NKVD ( Народный комиссариат внутренних дел, Narodniï komissariat vnoutrennikh diel) ou Commissariat du peuple aux Affaires intérieures est une immense machine (25 000 membres si on inclus aussi les pompiers) qui ne saurait se réduire à ses engagements les plus sanguinaires  comme les grandes purges, les assassinats politiques ou l'administration  de l'archipel du goulag. Sur ce dernier sujet (qui n'entre pas dans le champ de ma collection d'uniformes et d'équipements militaires)  je recommande vivement la lecture de l'ouvrage "L'uniforme de la terreur" de Gaston ERLOM .

Une étude sociologique très intéressante a été réalisée sur les effectifs du NKVD de 1922 à 1953: origine sociale, nationalités, impact des grandes purges, niveau de formation, adhésion au PCUS... les effectifs du NKVD

Au début de la Grande Guerre patriotique, les troupes du NKVD comptaient 13 divisions et 17 brigades.  Un plan de mobilisation complémentaire existait mais  personne ne l'avait encore publié. On sait cependant qu'il  prévoyait  une augmentation significative en temps de guerre non seulement du nombre de personnel, mais aussi du nombre d'unités.

Dès le 22 juin les NKVD est engagé en première ligne. Il ne s'agit pas seulement des Divisions de Gardes Frontières positionnées sur la frontière occidentale, des pays Baltes à la mer noire. Les troupes Internes mettent sur pied 18 divisions motorisées qui se portent en renfort de l' Armée Rouge, parmi elles on trouve la division de fusiliers motorisés OSNAZ du nom de Dzerjinski (3 régiments de fusiliers motorisés et de cavalerie, bataillons de fusiliers, de chars et de génie, division d'artillerie) monte à 16 000 hommes.

Le NKVD a même réuni de véritables armées au sens soviétique du terme : la 29ème armée créée dès 1941  29-я арми ou encore la 70ème armée crée en octobre 1942 et qui était à l'origine une "armée séparée" Отдельная армия войск НКВД (ОАВНКВД)  70-я а́рмия . 

L'implication du NKVD dans des opérations de combat s'inscrit dans le chaos qui caractérise la résistance de l' URSS jusqu'à ce que l' Armée Rouge reprenne l'offensive e 1943.   il faut comprendre que les divisions du NKVD n'était absolument pas destinées aux opérations de combat au front. Premièrement, ils ne sont pas formés pour cela ( mais dans le contexte de la mobilisation  générale la formation des unités est un luxe que même l' Armée Rouge ne peut plus se permettre). Et deuxièmement, les troupes du NKVD n’avaient tout simplement pas les armes nécessaires. Bien  que le NKVD disposait de chars, de véhicules blindés et d'artillerie, tout cela était extrêmement insuffisant. Au 1er juin 1941, les troupes du NKVD disposaient de 260 chars BT, 52 chars T-38 et de véhicules blindés : BA-20 - 14, FAI - 26, BA-27M - 10. Le NKVD peut tout de même compter sur les équipements des troupes ferroviaires: 25 trains blindés (un total de 32 plates-formes blindées d'artillerie), 36 voitures blindées automotrices, 2 autorails blindés et 7 voitures blindées sur voies ferrées comme autorails blindés. l'exemple du 73ème train blindé 

Les unités du NKVD   dotées de matériel performant est un mythe. Comme est un mythe l'idée selon laquelle les unités du NKVD maintenaient loin du Front des soldats dans la force de l'âge: les personnels des troupes internes on majoritairement 40 à 50 ans ce qui est cohérent avec les tâches qui leur étaient confies avant guerre. 

Entre mythes bienveillants et clichés hostiles , essayons d'y voir plus clair ensemble...

Les uniformes et les équipements du NKVD correspondent très largement à ceux en dotation dans l' Armée Rouge. Néanmoins, le régime soviétique a toujours tenu à doter le NKVD d'attributs distinctifs qui permettent d'identifier les troupes ​​ du NKVD .

Центральная школа НКВД

l'Ecole de la forêt

L'un des établissements de formation des tchékistes  était l'école spéciale du NKVD ou, comme l'appelaient les agents entre eux, l'école n° 101. Elle a été créée en 1938, la formation durait un an. Les véritables « poids lourds » du NKVD ont enseigné ici : Vorontsov, Askerold, qui fut bientôt victime des purges et des répressions, l'ambassadeur de l'URSS en Grande-Bretagne Maisky et de nombreux autres vétérans du renseignement. 

Plus tard, pendant la Seconde Guerre mondiale, l'institution a été rebaptisée École de renseignement de la 1ère Direction du Commissariat du peuple à la sécurité de l'État de l'URSS. La durée de la formation est passée à 2 ans . Cette institution était également surnommée « l'école de la forêt »  «лесной школой»  car elle était située dans les forêts de la région de Moscou à l'abri des regards indiscrets. d'autres  «branches» de l'école étaient dispersées dans la banlieue de Moscou - notamment  dans les quartiers de Pouchkino et de Barvikha.

Après-guerre  l’école spéciale du NKVD est devenue l'Académie Bannière Rouge du renseignement extérieur  (Краснознаменная академия внешней разведки ). Vyacheslav Gridnev, vétéran de la Tchéka, commandant des unités spéciales OMSBON du NKVD (Отдельной мотострелковой бригады особого назначения  НКВД)  en devient le directeur jusqu'en 1960.

En 1968  l'école n°101 est devenue en 1968 un institut du KGB et le cursus est porté à 3 ans .pour des promotions de 300 étudiants.es

. En mars 1984, cet institut porte le nom du secrétaire général Yuri Andropov. Le complexe principal était situé près de Mytishchi, dans le parc forestier Khlebnikovsky. Bien sûr, l’Institut du KGB de l’URSS disposait d’autres installations dans la région de Moscou, mais peu de gens les connaissaient.

ысшая пограничная школа ОГПУ (ВПШ ОГПУ).

L'école des Gardes Frontières

L'École supérieure frontalière de l'OGPU mérite une attention particulière. Cette école formait les futurs agents frontaliers dont la mission était de protéger les frontières. Les conférences étaient données par des agents de sécurité expérimentés et étaient souvent suivies non seulement par des cadets, mais également par des dirigeants du gouvernement et des partis

Le 26 novembre 1923, une directive est adressée aux représentants plénipotentiaires de l'OGPU chargés de protéger les frontières de l'État, ainsi qu'aux chefs des services spéciaux, qui précise : « Afin d'unifier le service et de gérer les gardes-frontières des frontières, une école centrale est en cours de création sous l'égide de l'OGPU, qui devrait devenir un appareil de formation pour les gardes-frontières, capables à la fois d'exercer les fonctions de commandants militaires et de diriger le travail de l'appareil de renseignement.» 

Le 30 novembre 1923, quatre jours après l'envoi de la directive aux troupes, l'ordonnance OGPU n° 510 fut signée, qui annonçait la naissance d'un nouvel établissement d'enseignement pour les gardes-frontières - l'École supérieure des frontières.

Les cours y commencèrent le 1er janvier 1924. L'école était située au 27 rue  Pokrovka à Moscou. Le programme comprenait les affaires frontalières, l'histoire de la Tchéka et des coutumes, des disciplines générales sous forme de topographie militaire, d'armes légères, de balistique, d'entraînement physique et équestre, ainsi que l'économie politique ainsi que l'étude des langues étrangères. 

Le 25 février 1930, une école de district pour le personnel de commandement subalterne de l'élevage de chiens d'assistance est créée en Asie centrale ; 23 avril - 2e école radiotélégraphique du MNS à Novossibirsk ; 14 mai - École blindée de Leningrad de la FMN ; 27 août - Département des frontières et de la sécurité intérieure du territoire de Sibérie orientale ; Le 12 octobre, le brise-glace frontalier « Purga » est entré en service ; Le 14 novembre, la 1ère école des gardes-frontières a été créée à Nouveau Peterhof. Le 26 décembre 1931, la 2e école est ouverte à Kharkov, le 14 février 1932 - la 3e école à Moscou, le 19 mars 1932 - la 4e école à Saratov.

 
Promotion 1932 des instructeurs de chiens d'assistance et de détection au Chenil Central de l'OGPU

Les cadets du NKVD